Comme dit Félix ” ici c’est comme la rue de Belleville …ici c’est Guediawaye et en face c’est Pikine” et ici c’est l’Afrique, le Sénégal, c’est, comme qui dirait la très grande banlieue nord de Dakar, c’est le quartier qui grouille toute la journée et qui continue la nuit, c’est le rythme des deux écoles de chaque côté de la rue, c’est l’activité du marchand de charbon, des échoppes qui bordent la route, des femmes qui commercent comme elles peuvent, c’est le bruit du balai qui tente d’ôter la poussière et les détritus pour permettre au sable d’être plus joli peut être… c’est la benne à ordures qui reçoit les déchets du poisson de la veille, déchets juchés sur la tête des petites filles et des femmes dans des cuvettes en plastique coloré… ce sont les incessants “bonjour toubab.. comment t’appelles-tu?”… ce sont les charrettes chargées que tirent des chevaux dressés à éviter les voitures et les camions…
et puis cette école dont l’inauguration s’est faite au milieu de la rue avec des chants, des danses, des productions d’enfants, des discours des autorités locales, une bâche protectrice du soleil plombant, deux canapés pour les augustes fessiers et les chaises en plastique… cette école où, malgré l’exiguïté des classes et la course permanente au matériel de base, les enfants deviennent des élèves, guidés par des “tatas” et des “tontons” courageux, rieurs, qui mettent leurs souvenirs d’élèves et leur savoir faire au service de la communauté… ici c’est le sandwich aux petits pois ou aux lentilles a dix heures le matin, ici c’est le terrain où Félix organise des jeux sportifs pendant lesquelles filles et garçons courent très vite pour faire gagner leur équipe, ici ce sont des femmes qui viennent apprendre à lire entre deux lessives, ici je pense très souvent à là-bas…..
Claudie